Zoom sur les sièges auto canadiens : de grandes différences avec la France

Ma fille a deux ans et trois mois. Pour notre voyage road trip au Canada, c’était clair que je n’allais pas m’encombrer d’une poussette mais plutôt opter pour le porte-bébé. Pour les dodos, je demandais où nous logions soit un lit de grand (les chambres ont souvent deux lits doubles) ou un lit bébé sans me prendre la tête (au pire elle dormira avec nous !), pour l’alimentation, elle mangera comme nous… Bref, un âge qui semble idéal pour ne pas s’encombrer d’accessoires de puériculture ! Il y a un seul élément avec lequel tu ne peux pas faire sans, c’est le siège auto.

Quand j’ai loué la voiture, je comparais aussi les tarifs de location de siège auto : de 68 euros pour 3 semaines à 250 dollars ! Une arnaque vu le tarif des sièges à l’achat (il faut compter comme chez nous : bas prix à 70 dollars jusqu’à 200 dollars). Je me suis même dis avant de trouver le tarif de 68 dollars que j’allais en acheter un puis le revendre ou carrément ramener celui de Paris !! Touriste mais pas pigeon ! Bref, j’ai trouvé et tant mieux car ici, on est très vigilant avec les sièges auto. Beaucoup plus qu’en France.

Il y a bien sûr une norme canadienne différence, oublie le CE. Ici, le siège doit être validé par Transports Canada. Un logo rond avec la feuille d’érable dessinée au milieu. Ce n’est pas tout : lors de l’achat du siège, on remplit une fiche nommée « carte d’enregistrement » que l’on retourne au fabricant si jamais un souci arrivait.
Ici, le siège auto a une date d’expiration ! On considère que les matériaux s’usent et que la performance diminue. Il y a un site internet  qui t’indique la date de tous les sièges si jamais elle n’est pas inscrite sur le siège lui-même.
Si jamais vous avez un accident, le siège est à changer et cela même si votre enfant n’y est pas assis! L’assurance prendre en charge le remplacement. Là, je ne sais pas le degré d’accident qui nécessite cette démarche.
Vous comprendrez qu’ici, pas de revente de sièges auto usagés ! Vous l’achetez neuf (sauf s’il rentre dans tous les critères cités et que c’est prouvé).

Zoom sur les sièges auto canadiens : de grandes différences avec la France

Quelques chiffres québécois
Chaque année au Québec, environ 1 150 enfants de 9 ans ou moins meurent ou sont blessés dans des accidents de la route.
Le siège d’auto est la solution à ce problème : il peut réduire jusqu’à 70 % les probabilités de décès et de blessures graves.
83,3 % des enfants de moins de 5 ans sont dans un siège d’auto qui correspond à leur poids. Toutefois, parmi ceux qui sont dans le bon siège, le siège est correctement utilisé dans seulement 61,6 % des cas, c’est-à-dire qu’il est bien fixé au siège du véhicule et que l’enfant y est bien attaché. La combinaison de ces deux pourcentages nous indique donc qu’un enfant sur deux (51,3 %) n’est pas en sécurité.

Et en France ? 76 enfants ont été tués en voiture et 2 240 blessés pour l’année 2010. 66 % des enfants ne sont pas ou mal attachés en voiture ! Quasiment kif kif !

Si jamais vous avez un doute sur votre siège auto, il existe le Réseau de vérification de sièges d’auto pour enfants. Il vise à augmenter le taux d’utilisation correcte des sièges d’auto pour enfants, qui est seulement de 41%. En France, quelques marques pratiquent la vérification de leurs sièges, ce n’est pas aussi répandu.

Issue de l’institut national de santé publique du Québec

Issue de l’institut national de santé publique du Québec

Notre expérience
Quand nous avons découvert notre voiture compacte (heu, pas pour l’Europe hein ! moi je me sentais reine d’Angleterre dedans!), on nous a aidé à fixer le siège. Nouvelle surprise : le siège n’est pas fixé grâce à la ceinture de sécurité mais à une barre d’ancrage fixée à la banquette. La sangle passe même par le coffre ! Autant dire que le siège ne bouge pas d’un poil !
Second point de différence, il y a deux sangles pour accrocher l’enfant : une appelée pince de poitrine et l’autre la sangle de boucle que l’on a. J’ai bien aimé aussi ce point-ci.
Petit point négatif, le siège doit être incliné à 45 degrés. Résultat : ma fille ne voit rien aux paysages ! Bon, côté sécurité je peux comprendre mais elle doit avoir presque un torticolis si elle veut regarder dehors (à priori on a pas le dernier cri ni le plus cher donc c’est ce modèle-ci qui présente ce défaut).

Et pour finir, des campagnes d’informations sont diffusées chaque année !

Zoom sur les sièges auto canadiens : de grandes différences avec la France

Résultat : j’adhère complètement ! Tous les acteurs se mobilisent ainsi pour la sécurité des enfants : constructeurs auto, assureurs, État… Reste aux parents de bien utiliser pour « accrocher leurs enfants à la vie ! »

Je ne m’étais pas rendue compte mais peut-être qu’en France, nous devrions prendre exemple ? Qu’en dis-tu ? Peut-on réellement en faire trop quand il s’agit de sécurité ?

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