Et si j’avais une préférence…

Ce billet me trotte dans la tête depuis quelques semaines maintenant, et je ne sais pas encore si j'aurai le courage de cliquer sur " publier "... Pourquoi ? Parce que le sujet dont je veux vous parler est tabou, et qu'il me pèse sur le cœur. Cependant, mon blog est aussi là pour partager les doutes que nous pouvons avoir, tous, en tant que parents.

Peut-on " préférer " un de ses enfants ? Voilà la question que je me pose... Lâché comme ça, le mot est dur, violent, empreint d'injustice... Et pourtant, parfois, c'est ce que je ressens.

Pendant ma seconde grossesse, j'ai lu des articles d'autres futures mamans qui se questionnaient sur leur capacité à aimer autant leur futur bébé que leur premier enfant. Je crois que c'est assez commun comme interrogation, mais que finalement le tsunami émotionnel qui nous chavire lors d'une naissance finit de nous convaincre que l'amour se multiplie.

Personnellement, je suis tombée éperdument amoureuse de chacune de mes filles à leur naissance, et je ne doute pas que si un jour, un troisième bébé devait rejoindre notre foyer, il en serait de même.

Mais pourtant, depuis ces dernières semaines, j'ai la boule au ventre quand je passe des journées complètes seule, avec mes filles.

Parce que je n'ai pas envie d'être dans la négociation permanente, ou de supporter les chouineries et les caprices. Parce que finalement, s'occuper d'un bébé dont les besoins sont plus " primaires " est bien plus facile. Ajoutez à ça les nuits hâchées et le manque de sommeil, et ma patience a tendance à se réduire à peau de chagrin.

Alors oui, souvent je suis soulagée que PetitChou soit à l'école la journée complète, oui, je redoute parfois le mercredi après-midi. Et bien évidemment je culpabilise énormément de " préférer " passer la journée avec mon bébé.

Je me sens d'autant plus coupable que mon aînée n'a pas demandé à devenir grande sœur et voir ainsi son quotidien chamboulé par l'arrivée de SweetyChou. Sa position dans la famille est source de pression car c'est avec elle que nous avançons dans notre vie de parents, que nous sommes régulièrement poussés dans nos retranchements. C'est aussi pour laisser la place à sa personnalité à elle qu'il nous faut faire le deuil de l'enfant idéalisé. D'ailleurs je reste parfaitement consciente que son attitude, ses éclats de colère sont une réponse à mon manque de disponibilité pour elle.

Alors, je prends sur moi et j'essaye de trouver du temps rien que pour elle (même quand j'aimerais mille fois mieux retrouver mon oreiller que jouer aux légos ou lire un énième T'Choupi). Je lui dis que je l'aime quoiqu'il arrive et j'essaye coûte que coûte de désamorcer les situations qui pourraient voir ma bienveillance voler en éclats.

Et puis d'ici quelques années, ce sera certainement au tour de SweetyChou de me rendre chèvre...

Est-ce que c'est un sentiment que vous avez parfois ressenti vous aussi ?

Et si j’avais une préférence…

j’avais préférence…