Lettre à mes filles

Mes amours, mes princesses, mes soleils, ma chair, qu'il est bon de vous serrer contre mon cœur ce matin. De savourer vos rires et votre insouciance.
Je vous regarde jouer et, la gorge serrée, je m'interroge sur ce monde que l'on va vous laisser.
" Sois gentille ma puce, il ne faut pas vouloir faire du mal aux autres. Non il ne faut pas taper. Non les monstres n'existent pas tu sais "
Comment vous expliquer aujourd'hui l'horreur qui frappe à nos fenêtres et, qui, ne l'oublions pas, est aussi le quotidien de beaucoup de par le monde.
Ce matin je suis colère, révolte, tristesse mais avant tout, je suis incompréhension. Comment peut-on vivre dans la haine au point de vouloir la mort d'innocents, dont la seule faute est de vouloir profiter d'un vendredi soir sur la terre ? A quel moment ces personnes ont passé le point de non-retour ? Pourquoi un jour se sont-elles dit que l'intégrisme et le règne de la terreur étaient LA solution ?
Je ne connais pas de mère qui dise à son enfant " tu seras un tueur mon fils ". Au contraire notre rôle est de protéger et d'éduquer nos enfants pour qu'ils puissent se construire un avenir heureux. Cela passe par la bienveillance, la tolérance, le respect, la foi en l'humanité et l'espoir.
Hier Charlie, aujourd'hui les rues de Paris, mais aussi la banalisation du discours FN, la Syrie, les enfants soldats, les dictatures, le réchauffement climatique, la crise économique et les guéguerres politiciennes pour l'argent ou le pouvoir. Oui notre monde va de travers et m'écoeure bien souvent.
Oui, aujourd'hui je ne crois plus en nos politiques pour arranger les choses (il faudrait de vraies réformes structurelles pour repartir sur des bases plus saines) mais je sais que tous, citoyens de France et du monde, athées et croyants de toutes les religions, nous nous battrons pour ne pas succomber à la terreur que nous impose une minorité. Continuons de de rire, de faire la fête, de faire l'amour, de vivre tout simplement, parce que c'est le plus bel hommage que nous puissions rendre aux victimes.
#tousdebout #peaceforparis

Lettre filles