(Allaitement) Et avec le travail, on fait comment ?

Allaiter et travailler

Si il y a quelque chose que je n’avais pas du tout prévu suite à la naissance de la V1, c’était la réussite de mon allaitement. Et oui, j’avais décidé d’allaiter mais je ne voulais surtout pas me prendre la tête. Certaines amies m’avaient racontées leurs galères (crevasses, prises de poids du bébé…) et je dois avouer que je n’étais pas très motivée pour passer par là. Mais j’ai eu de la chance : j’ai été parfaitement conseillée à la maternité, la V1 grossissait à vu œil et même pas une crevasse !! Le bonheur !

Et avec la reprise du travail, il était pour moi hors de question de sevrer la V1. Alors, je me suis donnée un objectif : allaitement exclusif de la V1 jusqu’à ses 6 mois.

C’était donc décidé : j’allais devoir tirer mon lait au travail et gérer pendant au moins 3 mois les biberons de lait maternel. Comme je travaille dans un bureau, je sais que ça peut être faisable, il va juste falloir que je m’organise…

Pour rappel, la loi autorise la femme à allaiter son enfant durant les heures de travail, pendant 1 an à compter de la naissance de l’enfant. Elle bénéficie dans ce cas d’une réduction de son temps de travail d’une heure par jour répartie à raison de 30 minutes le matin et de 30 minutes l’après-midi. Les temps de pause ne sont pas rémunérés (sauf dispositions conventionnelles contraires). Cette période d’allaitement est réduite à 20 minutes si l’employeur met à disposition de la salariée un local dédié à l’allaitement. L’entreprise qui emploie plus de 100 salariées peut être mise en demeure d’installer dans son établissement (ou à proximité) un tel local. 

Alors, comment j’ai fait ?

Avant la reprise du travail :

Tout d’abord, je me suis entourée de bons matériels ! Et pour ça, j’ai fait confiance en LA marque spécialiste en allaitement : MEDELA.

J’ai commencé par louer un tire-lait qui se devait d’être efficace (oui, car au travail, j’avais autre chose à faire que ressembler à une vache). Alors, j’ai choisi un modèle avec un double-pompage. J’ai donc loué le tire-lait Symphony de Medela (100% remboursé par la secu et la mutuelle) auquel il faut rajouter le kit « téterelle + 2 biberons » (environ 50€). C’est la roll-royce des tire-lait. Par contre, il est TRES encombrant.

Pour conserver le lait, j’ai investi dans le sac CityStyle de Medela. Et pour que la V1 puisse boire le précieux liquide et retourner au sein en apercevant sa maman, l’assistante maternelle utilisait le biberon Calma de (encore et toujours) Medela.

J’avais fait un peu de réserve de lait avant la reprise. Mais bon, comme je trouvais que c’était un peu une corvée, j’en ai pas fait beaucoup. J’ai tiré un peu de lait afin de me familiariser avec tout le matériel. Je devais avoir environ 1 litre de lait dans mon congélateur …

Le jour de la reprise :

La petite tétée du matin, on dépose la V1 chez l’assistante maternelle et c’est parti !

J’ai mis le tire-lait dans un sac à dos, le reste du matériel et les biberons dans le sac CityStyle. En plus, j’ai amené un peu de liquide vaisselle pour pouvoir nettoyer le matériel. On n’oublie pas les coussinets d’allaitement pour les seins (oui, déjà qu’on a l’impression que nos seins vont exploser, l’auréole qui apparaît sur le t-shirt pendant une réunion, c’est quand même pas génial …). En plus, j’avais de quoi grignoter et boire un peu : allaiter, ça pompe aussi de l’énergie (et c’est toujours agréable d’avoir un truc sucré dans son tiroir).

En plus de la médecine du travail, j’avais prévenu mon chef et certains de mes collègues que j’avais décidé de tirer mon lait au travail. Tout le monde était assez étonné (je travaille dans un univers presque exclusivement masculin donc c’est plutôt rare), mais ils m’ont tous soutenue (oui, j’ai de la chance). Et heureusement, car ça reste quand même assez contraignant.

Comme je ne pointe pas mes heures au boulot, je n’ai donc pas d’heures et de durée fixes pour les pauses. Par contre, il faut que le travail soit fait. J’ai donc diminué la pause « café » du matin avec mes collègues (en fait, je disais juste bonjour et je repartais) et la pause repas du midi. J’ai donc du limiter les échanges avec les collègues mais je n’avais pas trop le choix.

La traite

Je tirais mon lait 2 fois par jour : une fois en fin de matinée et une autre fois dans l’après-midi. Mon entreprise a bien prévu une salle d’allaitement mais elle est trop loin de mon bureau (15 minutes minimum de trajet pour y aller, ce n’était pas gérable). Je me mettais donc dans un bureau non occupé : une chaise pour mes fesses et une table pour poser le matériel. Par contre, fallait pas oublier de fermer les stores et de bloquer la porte, sinon j’aurais pu me retrouver dans une situation assez gênante …

Evidemment, il n’y a pas la petite merveille pour stimuler la lactation alors ce n’était pas toujours simple … Pour essayer de me relaxer (surtout après un mail incendiaire…) , je prenais mon téléphone avec moi qui était rempli de photos et de vidéo : le fait de voir mon petit, ça aidait (et ça donne une bonne excuse pour faire encore plus de photos) !! Sinon, j’en profitais pour aller surfer sur le net ou lire un magazine. La plupart du temps, j’arrivais presque à remplir les 2 biberons de 150 ml (au bout de quelques semaines, j’étais plus proche des 120 ml par biberon) que je rangeais précieusement dans le sac CityStyle (non, ce n’était vraiment pas le moment de tout faire tomber).

Pour le timing :

  • 5 minutes pour aller dans le bureau et préparer le matériel,
  • 10 à 15 minutes de traite (meuh-meuh),
  • 5 minutes pour nettoyer le matériel (dans les lavabos des toilettes), ranger le matériel et retourner travailler (avec le sourire, bien sur).

J’en avais donc pour 20 à 25 minutes, 2 fois par jour.

Le soir, je repartais avec tout le bordel.

Le retour à la maison

Dès que j’arrivais, j’indiquais la date sur les biberons et je les mettais au frigo ou au congélateur. Je re-nettoyais le matériel et je préparais ce qu’il me fallait pour le lendemain.

Et l’allaitement ?

Quand je travaillais, j’allaitais le matin et le soir. Et les jours de repos, c’était open-seins. Bon, comme la V1 était bien réglé, ça donnait 4 tétés par jour.

Au fur et à mesure, la quantité de lait tiré a diminué. Donc si il m’en manquait un peu, je prenais le lait que j’avais congelé.

Et l’objectif ?

Suspense … j’ai réussi ! A 6 mois, la V1 n’avait connu que le lait maternel.

Au 6 mois de la V1, j’ai donc décidé que j’allais continuer à allaiter la V1 quand j’étais avec lui et qu’on allait progressivement le passer au lait artificiel pour les biberons (oui, car je commençais vraiment à en avoir ras-le-bol de tirer mon lait au travail).

Pendant 2 semaines, j’ai donc tiré qu’une seule fois par jour puis j’ai arrêté. Avec le lait congelé qu’il me restait, la V1 a bu pour la première fois du lait artificiel vers 7 mois.

Et on a continué cette belle aventure qu’est l’allaitement jusqu’au 10 mois de la V1.

Le bilan :

On peut dire que j’en suis fière 😉 J’ai adoré mon allaitement et j’appréciais particulièrement la tétée du matin avant de partir travailler.

Mais je dois avouer que j’ai trouvé le fait de tirer le lait au travail très contraignant. Il faut gérer les temps de pause. Avec le planning et la charge de travail, ce n’était pas toujours facile. Heureusement, j’ai eu la chance d’être soutenue par mes collègues. Et en plus, il faut gérer les biberons, la quantité de lait, le matériel … toutes ses contraintes qu’on n’a pas, en théorie, avec un allaitement.

Et pour la V2, j’ai prévu la même chose ?

Et bien, oui et non … L’objectif reste le même : allaitement exclusif jusqu’à ses 6 mois (et quand je vois ses crises d’eczéma, je ne suis pas pressée de le diversifier …). Mais j’ai décidé de reprendre le travail plus tard pour limiter le temps d’utilisation du tire-lait (et bien sur, profiter à fond de mon petit). Avec les 2 semaines de congé maternité en plus données par mon entreprise (j’ai de la chance) et en prenant des congés (de mon compte épargne-temps et de cette année), j’avais prévu de reprendre le travail au 5 mois de la V2. Mais comme il a décidé de naître 1 mois à l’avance (ou plutôt, on lui a imposé de sortir 1 mois en avance), et bien il aura 6 mois quand je le laisserais ! Je ne vais donc pas à avoir à tirer mon lait au travail (ou juste un peu pour éviter l’explosion des seins après 10 heures sans tétées …) et je dois avouer que ça me soulage.

Et sans le vouloir, j’ai aussi pu montrer à des collègues que la reprise du travail ne signifiait pas nécessairement l’arrêt de l’allaitement. J’ai déjà prêté à 2 collègues tout mon matériel (notamment le sac CityStyle qui a beaucoup de succès).

Et vous, avez-vous essayer de concilier allaitement et travail ?