Le creux de la vague

Toujours dans le coin, mais un peu partie. Je ne vous oublie pas mais, les semaines passant, je n'ai pas trouvé facilement les mots pour revenir faire un petit tour ici.

J'ai toujours envisagé mon blog comme une petite boîte à bonheurs que j'ai envie de garder précieusement, ou comme un espace de confiance et de bienveillance où partager avec vous mes doutes et mes interrogations.

Et puis par moments, la vie s'emballe. Rien de grave sous le soleil (ou plutôt sous la grisaille en ce mois de mars qui perdure un peu trop à mon goût), mais l'impression de naviguer dans le brouillard. Trop de questions, de doutes, de difficultés à prendre des décisions, de fatigue ; et une culpabilité bien ancrée au corps de vouloir être partout et finalement de n'être nulle part.

Je crois qu'au fond de moi, je me suis toujours refusée le droit d'aller mal, parce que d'autres vivent une vie bien plus compliquée que la mienne, et que je n'ai pas à me plaindre de quoi que ce soit. Mais j'ai beau le savoir, je n'arrive plus à relativiser. Alors ces temps-ci, la coupe tend souvent à déborder et les craquages se font dans le silence, à l'abri des regards.

Je suis consciente d'avoir eu une existence plutôt facile jusque là. Pourtant je suis perdue. Parce qu'une petite voix me répète inlassablement que j'ai fait fausse route. Que la voie tracée par mes diplômes, mon parcours, mes expériences est très loin des valeurs et de l'idéal de vie auquel j'aspire.

Au creux de la vague, je commence néanmoins à démêler doucement quelques sacs de nœuds. Je tente de faire la part des choses entre ce que je voudrai être (qui je crois devoir être aux yeux des autres) et ce que je suis, là, au moment où je noircis ces lignes, en vrai.

Et puis, il y a la vie qui est trop courte pour s'encombrer de tout ça. Et notre monde se charge bien trop souvent de nous le rappeler. Je reste hébétée par la lâcheté de ceux qui tuent au nom d'un fanatisme qui n'a de religieux que le nom, par ces abrutis qui cassent et n'ont de respect pour rien ni personne, par ce monde qui décidément, tourne de travers. Alors qu'il n'est pas si difficile de vivre ensemble.

Au creux de la vague, donc, je continue de sourire, parce que c'est ma meilleure arme.

Le creux de la vague

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