Celle qui avait décidé de ne plus utiliser la nourriture comme anti-dépresseur

" - Hey ! Hey ! {tapage d'épaule} T'as pas un peu de choco... hum hum... euh non, des chouquettes.. rho mais non... du chou pour moi, s'il te plait ? Oui c'est bien ça du chou, du blanc, du rouge, du vert, ce que tu veux, ça compte zéro !
- Hein quoi ? Mais qu'est-ce que tu racontes Fanny ? T'as bu, c'est ça ?
- Non, j'aimerais bien mais je fais attention à ma ligne. Je te raconte... "

Force est de constater que le sport ne suffit pas pour gagner la guerre contre les bourrelets ! J'ai donc décidé, voilà quelques mois de m'attaquer à ce qu'il y avait dans mon assiette. Stop à la bouffe anti-déprime et à la théorie du " foutu pour foutu ". Avec la niaque, voici mes premières victoires : -14 kg sur la balance, 2 tailles de vêtement en moins, j'ai bien gagné 2 km/h à la course à pied (eh ouai moins parce que moins de fesses = plus de vitesse) et je peux enfin gagner quand on joue à cache-cache ! La bataille n'est pas encore terminée et j'ai très envie de partager cette expérience avec toi, assieds-toi, je te raconte... Celle qui avait décidé de ne plus utiliser la nourriture comme anti-dépresseur

Mais pourquoi cette sempiternelle guerre contre les kilos ?
C'est vrai, à quoi bon ? Je ne pense pas être de ceux qui accordent une importance folle à l'apparence et au regard des autres. Si j'ai entamé cette bataille contre les bourrelets récalcitrants c'est avant tout pour être mieux dans ma peau. Je n'ai jamais été maigre et je n'y aspire pas. J'ai cependant eu un autre physique qui je pense, correspond mieux à ce que je suis, et qui me permet de bouger comme j'ai envie. Sauf, qu'un jour, tu te réveilles, tu te regardes dans la glace, tu sursautes à chaque fois car tu ne te reconnais plus. Comme c'est fatiguant pour ton petit coeur, tu décides de fuir ton image le plus possible.
J'étais une lycéenne et une étudiante sportive et active. Le temps fut ensuite venu de quitter le foyer familial pour démarrer ma vie active à quelques kilomètres de là. Finie la marche journalière et place à la voiture (une vie plus sédentaire) et les journées bien remplie (moins de temps pour le sport). A cela s'est ajouté une ancienne relation pas très heureuse, des responsabilités grandissantes au travail, le stress. La nourriture était devenue une source de réconfort après une dure journée ou face aux obstacles de la vie. Et forcément dans ces cas-là, t'as pas envie de crudités, mais plutôt de burgers, de pizzas et de chocolat ! Youhou, le trio gagnant ! Les kilos se sont bien installés. De vrais incrustes, devenus très difficile à déloger ! J'ai bien sûr fait plusieurs tentatives pour virer les bourrelets définitivement à coups de régime à la mode (à éviter absolument) et de séances de sport. Mais rien d'effectif durablement. Et puis, j'ai rencontré mon Jojo. Un bel élan joyeux dans ma vie qui m'a même fait perdre un peu de poids au début. Mais c'est bien connu, quand on s'installe avec son amoureux, on fait de bons " petits " plats et des " petits " dîners sans jamais oublier l'apéro ! Bref on se laisse vivre... Et paf ! Nos chers et dodus bourrelets se ré-incrustent! Ensuite, sont arrivés nos deux enfants chéris. Les grossesses n'ont pas permis à mes bourrelets de ramener trop de copains mais elles ne m'ont pas permis de les virer non plus. Quand les enfants sont petits on s'oublie un peu. Je me suis presque habituée à ce nouveau corps, à vivre avec en évitant trop souvent de passer devant le miroir et les appareils photos. Une histoire, somme toute bien classique.
Mais un jour vient l'électrochoc...

Ce corps, ce n'est pas moi, Mémère prends toi en main ! Bordel de M*#§^!
Le sport a toujours été pour moi un exutoire. Même bien enrobée, j'en ai toujours fait. Il y a 2 ans, j'ai même marché 100 km pour un défi humanitaire qui m'avait d'ailleurs permis de virer quelques de uns de mes envahisseurs (alias los bourletos grassos). Entre temps, ils sont tous revenus, avec 2 ou 3 potes. Bref, tout cela pour te dire qu'il y a un peu plus de six mois, j'ai organisé un séminaire à la montagne pour le travail. J'avais prévu une petite sortie sympathique où nous devions rejoindre un restaurant d'altitude à pied. Quelques kilomètres avec un peu de dénivelé mais rien de bien méchant. Eh ben, j'en ai suuuué grave, j'avais chaud et sous la combi de ski c'était sauna-hammam réunis! Je me suis dit que j'avais surement pris des vêtements trop chauds. Mais le réel coup de massue est arrivée le lendemain, à la vue de la photo de groupe. Mais qui est cette fille bouboule, serrée dans son blouson, qui sourie tellement que ses joues rebondit viennent lui fermer les yeux par le bas ? Eh bien ma petite dame, c'est toi... souffle coupé par un hoquet de surprise, je parviens à lâcher un " bordel de merde, c'est pas possible ma mémère ".

Et me voilà décidée à agir. Mais comment ? Je sais que le sport seul ne fonctionne pas. Il va donc falloir s'attaquer sérieusement à l'alimentation. On oublie les régimes à la con qui ne m'ont fait que du tort par le passé, je fais l'impasse aussi sur la diététicienne déjà consultée qui m'a dit de renoncer à mes plaisirs préférés : fromage, chocolat et alcool, c'est juste intenable sur la durée (je sais que les diététiciennes ne sont pas toutes comme ça mais cela m'a un peu vacciné). A ce moment là déjà, je me doutais qu'une perte durable allait prendre du temps et que supprimer les petites plaisirs totalement pendant plusieurs mois allait être trop difficile et donc non efficace.
Je me suis rappelée l'expérience passée de proches et, entre autres, du témoignage de la blogueuse Maman bavarde (que je suis assidûment). Leur point commun ? Ils ont tous suivi le programme Weight Watchers. Cela semble être certes une grosse machine bien markettée, mais la méthode semble efficace, pourquoi pas moi ? Je me suis donc inscrite au programme Feel Good avec une motivation aussi forte que celle de Coyotte qui veut attraper Bip bip (pour le bouffer parce que c'est la bouffe qui dirige le monde, c'est la bouffe qui dirige la terre et c'est comme ça on ne peut rien y faire, wooooooye).

Le programme Weight Watchers, work in progress !
Depuis début avril, je suis une Wetwet ! Oui, on se donne des petits noms entre nous. Mais comment ça marche ?

Voici un petit topo, grosso merdo :

  • C'est un rééquilibrage alimentaire : tu manges de tout, rien n'est interdit mais tu dois respecter un nombre de points par jour (les smart points). Les points correspondent à des quantités d'aliments. Par exemple : 100 g de pâtes cuites = 3 points, un pain au chocolat = 11 points. J'ai le droit à 30 points par jour, plus une réserve hebdomadaire de 35 points en cas de besoin. Autant te dire que je ne mange pas souvent de pains au chocolat !
  • Tu soûles ton entourage à coup de : " Haaan là là, Non mais tu sais combien de points ça fait ça ?! Tu sais un fruit, c'est bien aussi ", " S'il te plait, ne mange pas ce gâteau devant moi ! " et de leçons pour composer un bon repas équilibré " Alors, il te faut des légumes, des fruits, des protéines et surtout, il ne faut pas oublier les féculents et les matières grasses, c'est hyper important de donner à ton corps tout ce dont il a besoin ! "
  • Ton entourage te soûle aussi à coup de : " oh c'est bon, c'est pas pour une fois que ça va te faire grossir ! Faut te faire plaisir aussi ! "
  • Le programme n'aborde pas que la nourriture. Tu as aussi des objectifs sportifs. Il faut dire que bouger favorise la perte de poids et ce n'est pas un secret. Il est aussi conseillé de prendre du temps pour soi. C'est bien connu, plus le moral est bon, plus on a envie de manger sain. J'organise maintenant mieux mon temps pour accorder du temps dédié au sport régulièrement. Je privilégie le sport car c'est mon exutoire. Du coup, j'arrive à en faire plus qu'avant. J'essaye de me mettre moins la pression au boulot et pour les tâches du quotidien. Bon, ce dernier point n'est pas toujours évident, mais j'y travaille !
  • Tu te pèses tout le temps. Il faudrait le faire qu'une fois par semaine, mais c'est comme Séga ! C'est plus fort que toi !
  • Est-ce j'ai faim ? Non, ça n'a pas été difficile sur ce point. Je trouve d'ailleurs que l'on mange de bonnes quantités quand on choisit les bons aliments, ceux qui ne coûtent pas trop cher en points. En revanche, je ne mange plus sans faim et les grignotages sont très occasionnels.
  • Tu découvres de super aliments hyper bons qui ne coûtent pas trop cher en point ! Oui, radin en point, tu deviendras ! De la viande de grison (ou boeuf séché), du bacon et du coca zero, tu auras dans ton frigo ! Des pommes et des bananes, tu auras toujours près de toi! Etcetera !
  • Est-ce que ça coûte cher ? Le programme Weight Watchers est assez cher. J'ai commencé avec la formule réunion + appli web qui coûte 40€/mois. La formule on line avec accès au site et à l'appli coûte 20€/mois. Mais tu n'es pas obligé de payer le prix fort. Il y a très souvent des offres sur Vente Privée. Je viens juste de passer à l'offre On line, via une offre de Vente privée à 60€ pour 6 mois. Sinon, en terme de budget nourriture, cela n'a rien changé. J'achète quelques produits lights, plus chers que les traditionnels, mais j'achète moins de junk food, donc cela s'équilibre.

Si tu as des questions, n'hésites pas !

Je suis vraiment contente du chemin parcouru. Et c'est pas fini ! Je me sens beaucoup mieux, plus à l'aise pour tout. Si je devais résumer l'expérience, je peux dire que c'est un cercle vertueux. Plus tu perds du poids, plus tu te sens bien pour bouger, entamer des projets. En bougeant plus, la perte de poids continue et demande de moins en moins d'efforts puisque tu adoptes les bonnes habitudes naturellement. Et petit à petit, tu te réconcilies avec ton image. Tu sursautes un peu moins en passant devant un miroir.

Have fun !
Dame Fanny